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Article paru le 3 novembre 2023

Il y a des jours où on ne sait plus trop. Sans doute l’un des effets de cette maudite tempête qui n’ébouriffe pas que les chevelures !

En effet, lorsque l’on ouvre le journal ce matin pour y découvrir un titre tel que “Adecco porté par des gains de parts de marché dans un environnement difficile” (Le Figaro), on se demande s’il l’on n’a pas heurté un pylône ou abusé de boissons frelatées hier soir. Puis, dès les premières lignes, un certain vertige vous saisit lorsque vous lisez “Adecco, le numéro un mondial du travail temporaire, bondit jeudi en Bourse après la publication de ventes trimestrielles meilleures qu’attendu dans un environnement difficile“. Mieux encore et toujours selon l’article, le groupe aurait donc pris des parts de marché dans “toutes les régions“. Ce que ne précise par l’article, à aucun endroit, c’est qu’il s’agit de données “monde” et nous apprenons ainsi fortuitement que le groupe Adecco monde grignote des parts de marché sur la concurrence, ce qui ne peut que nous réjouir. Ceci malgré les difficultés en la matière de la “région” France où nous ne cessons d’en perdre depuis des années et des années pour ne pas parler de décennies.

Mondialement parlant, le groupe se comporte donc le moins mal possible dans une situation internationale plus que délicate même si, seule ombre au tableau, Adecco aurait vu son bénéfice net diminuer de 4% au troisième trimestre pour s’établir à 103 millions d’euros, ce qui n’est quand même pas rien. Donc, la réponse à la question posée en guise de titre nous apparait limpide : le groupe mondial Adecco gagne des parts de marché tandis que la France n’a jamais cessé d’en perdre depuis une vingtaine d’années.

Il est vrai qu’en regard de la concurrence Adecco fait néanmoins plutôt figure de bon élève si l’on s’en tient aux dernières données de rentabilité. Du côté de nos grands concurrents, ce n’est pas encore la Bérézina mais avec une baisse de 7,3% des ventes pour Ranstad sur le troisième trimestre et de 5,4% pour Manpower, on ne peut pas dire non plus que ce soit l’euphorie. L’année 2024, si l’on en croit ce qu’on lit et entend, s’annonce difficile et incertaine pour tous alors même que nous savons de source sûre que les premières esquisses de budget 2024 pour la France ont été ventilées cette semaine à notre état-major. La voix de la raison l’emportera-t-elle cette fois ?

Les perspectives pour 2024 étant ce qu’elles sont, les trois majors de l’intérim et des prestations liées aux ressources humaines s’acheminent-ils vers des plans sociaux ? C’est une question à la fois récurrente et légitime mais quelle(s) autre(s) réponse(s) pourraient-ils bien apporter à cette équation à quatre variables : un environnement économique régressif, une automatisation accélérée des tâches et process, la délocalisation d’une partie des opérations à faible valeur ajoutée et un tassement continu des marges ? Elle mérite en tout cas d’être posée.

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