Cet article publié sur Courrier Cadres propose un état des lieux assez catastrophique de la situation de santé mentale au travail. Il ne s’agit pas d’un constat à l’échelle nationale, ni même européenne mais planétaire. N’est-ce pas, avec l’environnement, la pollution et quelques autres fléaux, l’une des conséquences évidentes du matérialisme, du consumérisme, de la course aux profits et des politiques libre-échangistes menées ? A méditer, bien que le sujet déborde amplement du cadre de notre action… (NDLR)

À l’occasion de la journée nationale en faveur de la santé mentale, ce jeudi 10 octobre, soit quelques jours après l’annonce du Premier ministre Michel Barnier d’en faire la “grande cause nationale” de 2025, Courrier Cadres fait le point de la situation en quelques chiffres.

D’après l’OMS, la santé mentale est un état de bien-être physique, mental et social complet, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. En entreprise, de nombreux facteurs, tels que les conditions de travail ou le management, peuvent affecter la santé mentale des travailleurs.

45 % en font une priorité

Bon nombre d’entre eux placent le bien-être mental au cœur de leurs préoccupations, selon la dernière étude d’Ifeel. Au point de représenter 45 % de leurs attentes au travail. Un chiffre supérieur à la moyenne européenne de 37,9 %. Depuis quelques années, les entreprises en font un enjeu stratégique, car elles prennent conscience que négliger le bien-être mental peut avoir de lourdes répercussions.

61 % sont stressés

En dépit de cette attente à laquelle ils tiennent, l’enquête People At Work 2024 révèle que plus de 6 actifs français sur 10 (61 %) se sentent stressés au moins une fois par semaine. 19 % d’entre eux subissent même un stress au quotidien. Soit une hausse de 2 points par rapport à 2023. Les femmes (23 %) de tous âges déclarent, elles, être plus stressées que leurs homologues masculins (15 %).

30 % sont en burnout

Si ce stress est ressenti à trop forte intensité et/ou de manière continue, le risque de faire un burnout augmente. D’après le Baromètre d’Empreinte Humaine et Opinion Way, publié en septembre 2024, 30 % des actifs français ont déjà été en burnout modéré ou sévère au moins une fois au cours de leur carrière. D’après une autre étude d’Indeed, ce phénomène toucherait davantage les moins de 35 ans (43 %) et les managers (45 %). Presque 8 salariés concernés sur 10 (78 %) éprouvent de la culpabilité ou de la honte.

64 % ont du mal à déconnecter

Ils sont nombreux (64 %) à éprouver des difficultés à déconnecter, indique le Cadromètre 2024 du Groupe Randstad. C’est pourtant l’une des (mauvaises) habitudes professionnelles qui conduit à un épuisement professionnel prématuré. Les temps de respiration en dehors du travail sont nécessaires pour se ressourcer. L’essor du télétravail accentue parfois cette difficulté à bien distinguer les temps de vie.

40 % d’énergie en plus

La bonne nouvelle, c’est que de nombreuses pratiques existent pour prendre soin de sa santé mentale. À commencer par des exercices de méditation. Les salariés qui la pratiquent régulièrement ont un niveau d’énergie 40 % supérieur à celui des non pratiquants, souligne l’étude de Petit BamBou et de Skema Business School. Ils se sentent plus concentrés, moins fatigués, et prêts à relever des défis professionnels. Cette étude confirme que le bien-être mental est un levier de performance pour les organisations.

À noter que les problèmes de santé mentale liés à la sphère professionnelle sont répandus à l’échelle mondiale. Ils affectent négativement le chiffre d’affaires des entreprises. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 12 milliards de jours de travail sont perdus chaque année dans le monde à cause de la dépression et de l’anxiété, ce qui entraîne une perte de productivité d’un billion de dollars par an.

Source : Courrier Cadres

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