La motion reproduite ici démontre une situation extrêmement préoccupante pour ne pas dire grave…

La question numéro 6 de l’ordre du jour du CSE Central qui se tenait hier à Paris s’énonçait fort sobrement “Consultation sur la politique économique et financière”. Entendez par là qu’il s’agissait pour vos élus d’émettre un avis favorable, défavorable ou de s’abstenir sur le sujet. Dans un premier temps, il leur a fallu voter pour la motion dont nous publions aujourd’hui le texte intégral. Du lourd, du très lourd et surtout l’expression d’une sérieuse inquiétude sur la politique menée et ses conséquences prévisibles.

Nous ne saurions trop vous conseiller de lire attentivement cette motion mais aussi de décrypter ce qui s’écrit d’une encre fort peu sympathique entre les lignes…

Ceux qui nous suivent depuis plus ou moins longtemps le savent : on pourra sans doute tout nous reprocher, sauf de n’avoir pas averti ! Merci de faire suivre à vos collègues les plus proches le lien vers cet article.

Voici le texte de cette motion :

Analyse de la situation économique et financière de l’Entreprise à fin 2023

La réalité économique s’impose à tous les acteurs, c’est un fait. Ainsi en 2023, pour l’activité du travail temporaire, une baisse a été constatée en volume, de l’ordre de -4%. En chiffre d’affaires, compte tenu des augmentations successives du SMIC, la baisse est proche de 0, pour la branche (d’après PRISM’EMPLOI).

Ainsi, la perte de CA d’ADECCO (-2,5%) est très proche du constat fait à l’encontre de MANPOWER et mieux que RANDSTAD. Par contre les  « challengers » que sont SYNERGIE et CRIT continuent à croitre. Il serait nécessaire que la Direction nous apporte des explications sur les éléments stratégiques et de marché qui conduisent à ces écarts.

Le tableau comparatif des résultats 2023 des principaux acteurs (page 50 du rapport ASCO) met en évidence le constat fait les années précédentes, au niveau du résultat d’exploitation, la faible rentabilité d’Adecco par rapport aux autres. La principale raison provient de la ligne « autres charges » dans laquelle, figurent pour l’essentiel, les royalties.  Ce poste de charges n’existe quasiment pas chez les autres concurrents.

Si l’on continue la comparaison, on voit qu’Adecco est la seule société sur les 6 comparées à avoir en 2023, un résultat financier négatif et ce pour un montant important (-20 M° d’€). Deux raisons à cela :

Un complément de provision pour dépréciation des titres LHH de 12,7 millions d’euros afin de porter le total des à 56 millions d’euros. Pour mémoire les titres avaient pour valeur d’origine, dans les comptes d’Adecco France, 137 millions et après une succession de dépréciations, nous arrivons maintenant à une valeur de 81 millions. Visiblement la Direction n’arrive pas à stopper l’hémorragie puisqu’en 2023, la société LHH pour un CA de 60 M€ réalise encore une perte de -11,5 M€.

Une perte sur cession des créances 1% logement qui a généré une charge de -31,3 millions d’euros. On peut s’interroger sur l’opportunité d’une telle décision prise en fin d’année 2023. Adecco avait-elle un besoin urgent de liquidité, à la fin de l’année 2023 (décision prise par l’associé unique le 21 décembre 2023) ? si tel est le cas cela est fortement inquiétant. Si non quelle est l’explication ?

Pour finir, par rapport à ses concurrents, Adecco est encore une fois la seule société à ne pas distribuer de la participation. Les salariés ont le sentiment d’une grande injustice, car les chiffres montrent que malgré un contexte économique difficile, ils n’ont pas démérité et malgré cela, l’Entreprise, par des décisions très difficiles à justifier (cession des créances, acompte sur dividende) prive ses salariés d’un juste partage des fruits de leur travail et de leur implication. On est très loin de l’esprit de la loi sur la participation qui est certes ancienne, mais aussi de tout ce qui se fait actuellement sur le partage de la valeur.

Tout cela semble très éloigné de l’esprit des dirigeants du Groupe et en particulier d’Adecco France

Pour ces raisons, le CESC ne peut émettre qu’un avis défavorable.

 

Sur les  élus votants au CSE Central, 10 ont voté favorablement pour cette motion et un élu a voté contre…

En revanche, les 11 élus ont rendu un avis défavorable à cette consultation, ce qui prouve bien, s’il le fallait encore, le niveau d’inquiétude qui règne au sein de l’instance.

10 Commentaires

  1. PSE naturel au vue des décisions prises
    Baisse des ETP baisse des salaires etc c.
    Ça va être la fuite des bons et les mauvais vont rester
    Plus rien à faire dans cette boite

  2. À force de décourager les bons salariés qui préfèrent quitter le navire avant qu’il s’échoue. ,
    à force de proposer des ruptures conventionnelles aux bons salariés qui certes coûtent chers, mais qui ramènent énormément en termes de chiffres d’affaires , pour les remplacer par des jeunes sans expérience qui certes coûtent bien moins cher , mais qui ramènent peu de chiffres d’affaire. À vouloir garder des (mauvais) chefs qui préfèrent faire des soirées entre eux au lieu de motiver par l’exemple leurs subalternes ,Adecco va tout droit à la catastrophe et inexorablement pour sauver les dividendes, un PSE sera inévitable.

  3. Après avoir lu entre les lignes, je constate que la situation est plus que grave pour les salariés, il faut donc trouver des économies.

    On peut donc imaginer la suppression de la ligne autres charges 😂 puisque seuls les salariés ne sont pas concernés par les dividendes 🙃

    Et retirer comme une banque la carte de retrait pour les liquidités qui ne concernent pas non plus les salariés 👎

  4. la situation sur certaines agences est explosive !!!!! les gens sont au bord du craquage….la fin d’année laissera des traces les gens font leur max mais les attentes trop haute et les messages décourageants….et que dire des effectifs …..à la baisse

  5. Sans les forces vives de la production commerciale, des salariés de la base, des agences, une société comme Adecco ne vaut rien. Ce sont ces salariés, ces employées et cadres, qui tous les jours, en plus du contexte économique difficile contre lequel ils doivent batailler tous les jours pour garder les plannings, doivent aussi supporter les incessantes directives contradictoires et autoritaires d’une direction déconnectée de la réalité quotidienne de ses salariés, et qui ne voit que le court terme et le profit immédiat. 3 ans et 5 mois que j’ai rejoint ce bateau, et 2 mois que j’ai décidé de débarquer dès qu’une opportunité se concrétisera, ça aussi c’est la triste réalité du turn over d’Adecco : des cadres désabusés qui ne savent plus comment annoncer les mauvaises nouvelles et les changements de cap brutaux à leurs équipes, et qui préfèrent lâcher l’affaire pour d’autres horizons avant de lâcher physiquement et psychologiquement. Que l’on ne nous parle pas de bien être au travail chez Adecco, on en est hélas très très loin…

  6. Un PSE couterait trop cher. L’entreprise préfère cibler les collaborateurs dont elle veut se séparer et mettre une pression intenable !

  7. Faites un gros zoom sur la DO PERM
    Des licenciements en cascades avec des motifs plus que léger
    Affaires à suivre aux prud’hommes avec encore une fois un super pub pour Adecco

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