Dans la série “toujours moins” de la saga “Je détricote dare-dare la protection sociale”, voici les nouvelles conditions de l’assurance-chômage, applicables dès ce début d’année 2025. Elles tiennent évidemment compte de l’état des finances nationales évoqué pour les justifier. Un piteux état dont il faudra peut-être un jour interroger les véritables causes, en gardant à l’esprit la position de champion du monde de la fiscalité, des ponctions en tous genres, et donc des recettes, de la France… On notera tout particulièrement le mauvais coup porté aux demandeurs d’emploi dits “seniors” dont on connait pourtant la plus délicate employabilité. (NDLR)

L’accord a été trouvé. Ce vendredi 20 décembre, un arrêté publié au Journal officiel acte un accord entre le patronat (Medef, CPME, U2P) et plusieurs syndicats (CFDT, FO, CFTC) concernant le délicat sujet de l’assurance-chômage. Cette négociation avait été conclue en novembre. L’éphémère Premier ministre d’alors, Michel Barnier, avait souhaité rouvrir un dialogue avec les partenaires sociaux afin de durcir les règles d’indemnisation.

Les règles actuelles devenaient, de toute manière, caduques à partir du 1er janvier 2025. L’arrivée de François Bayrou à Matignon a donc été l’occasion d’achever le processus de négociation et d’instaurer de nouvelles règles, qui seront appliquées à compter d’avril.

Jusqu’à six jours d’indemnisation en moins

Une des mesures principales concerne les bornes d’âge pour les séniors. À ce jour, les personnes entre 53 et 54 ans peuvent prétendre à 22,5 mois d’allocations ; 27 mois pour les 55 ans et plus. La réforme de l’assurance-chômage décale de deux ans ces droits : il faudra désormais avoir entre 55 et 56 ans dans le premier cas, et 57 ans et plus dans le second. Les personnes de 53 et 54 ans n’auront plus droit qu’à dix-huit mois d’indemnisation.

Autre conséquence : le calcul de l’indemnisation se fera désormais sur trente jours. La moitié des mois de l’année en comprenant 31, cela conduira à priver les chômeurs de cinq ou six jours d’allocations chaque année. Pour pallier cette injustice, la formule de calcul de l’allocation journalière sera elle aussi soumise à modification.

Le plafond des jours non travaillés, pris en compte dans le calcul du salaire journalier de référence (SJR), est abaissé à 70 %, contre 75 % aujourd’hui. De même, la dégressivité des allocations au bout de six mois, pour les chômeurs dont le salaire dépassait 4 500 euros à l’inscription, ne s’appliquera plus aux moins de 57 ans, mais uniquement aux moins de 55 ans.

Deux mesures n’ont cependant pas été reprises. L’une concernait les primo-accédants : elle prévoyait le fait qu’il faudrait avoir travaillé cinq mois, et non six, dans les 24 derniers mois, pour ouvrir ses droits au chômage. Selon l’arrêté, cette proposition nécessite de légiférer. Enfin, la baisse des indemnités des travailleurs frontaliers est exclue pour des raisons juridiques.

Source : MSN.com

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