Pour les cadres qui n’auraient pas voté au premier tour…

Nous sommes convaincus que jamais il n’aura été aussi important pour les cadres que de voter aux élections professionnelles de ce début d’année. Jamais non plus il n’aura été aussi décisif d’être à la fois représentés, entendus et défendus. Les tentatives et manœuvres pour minimiser sinon étouffer la voix des cadres ont été largement exposées dans les articles rappelés ci-dessous et à ce sujet, nul besoin de débat ou d’argumentation, les chiffres sont impitoyables. Elles ont en tout cas provoqué un sursaut si l’on s’en tient au taux de participation du premier tour.

Permettez-nous de citer un peu longuement l’un de nos récents articles, “Élections professionnelles dès cette semaine : un enjeu majeur pour les cadres Adecco !” :

” Voilà, c’est fait, CGT, CFDT, FO, UNSA et CFTC ont accepté de valider un “accord relatif au nombre de sièges au sein du Comité social et économique de la société Adecco France”. Ces organisations ont froidement validé une sous-représentation sans précédent des cadres dans cette instance majeure.

CGT, CFDT, FO, UNSA, CFTC unis pour diviser par deux le nombre de représentants des cadres au CSE Central ! (malgré une double majorité qui nous permettaient de tenir bon. Voir l’article cité ci-dessus.NDLR)

En effet, JAMAIS dans l’histoire de l’entreprise, les cadres n’auront été ainsi sous-représentés : 2 cadres titulaires – tous syndicats confondus – au CSEC Central Adecco, le leader mondial, nous affirme-t-on, des ressources humaines. Une représentation diminuée de moitié par rapport à cette mandature qui s’achève et alors même que l’entreprise modifie son organisation pour passer de 4 à 5 périmètres. Trois des périmètres ne bénéficieront donc d’aucun représentant pour les cadres.”

Pas besoin de faire de dessin en ce qui concerne la conjoncture et inutile de se bercer des illusions d’une reprise en fanfare de l’activité économique dans un monde en pleine mutation et une nation à l’endettement abyssal. Mais revenons au plus près de notre métier et des récentes annonces et informations qui tracent en pointillé l’avenir du groupe Adecco, du réseau et, au-delà, de la profession tout entière.

Des bouleversements organisationnels imminents

Agence Centrale, Delivery Central, Talent Supply Chain (TSC pour les initiés), etc. Cela vous parle ? Oui bien sûr, mais avez-vous pris connaissance de la phase 2 du déploiement de TSC et de ce qu’il restera alors à effectuer par les agences ? Savez-vous qu’avant trois ans plusieurs centaines des plus grands comptes sous accords nationaux auront déserté les agences ? Une première liste a déjà été établie “au global”, entendez par-là à… Zurich, et sans aucune consultation de ceux qui font le job ! Bref, nous continuons dans l’esprit et la “logique” du “toujours plus de ce qui ne fonctionne pas”.

Commencez-vous à entrevoir les raisons véritables de la disparition de PME ? Mesurez-vous les conséquences conjuguées des délocalisations (Bulgarie, Pologne, Roumanie, Maroc, Inde…), de la déferlante IA et du délestage des agences de leurs clients majeurs et de leurs principales raisons d’être ?

Durant les quatre années à venir, durée de la mandature pour laquelle vous avez voté au premier tour et vous apprêtez à le faire pour le second, l’entreprise connaitra davantage de bouleversements que lors des vingt dernières années. C’est l’évidence même. Tout cela était prévisible et nous avons souvent évoqué le sujet ici. Et puis il suffit d’observer les évolutions du monde de la banque, de l’assurance, du voyage et autres métiers de services et de mise en relation… pour comprendre la mutation en cours.

Un organisation syndicale, même la notre, pourra-t-elle enrayer cette course folle à la productivité et au profit et ce démontage des réseaux physiques* ? Non, bien sûr, pas totalement tout au moins, mais il va vous falloir de solides représentants du personnel pour négocier dans les moments les plus difficiles… Des élus capables de résister, de proposer, bref de négocier. Qui peut encore croire un instant que ne se prépare pas un ou plusieurs plans sociaux, quelle qu’en soit la forme (PSE, PDV, RCC ou APC, même si ce dernier ne peut être assimilé à un plan social) ? La réouverture, dès la semaine prochaine, de la négociation sur la GEPP ne doit, selon nous, rien au hasard.

Supplique à nos collègues abstentionnistes du premier tour

Compte tenu de ces réalités incontestables que d’ailleurs plus personne ne conteste, pas une voix de cadre ne doit nous manquer et nous en appelons à nos collègues qui ont omis de voter au premier tour de nous apporter leur suffrage. Compte tenu de la diminution du nombre de cadres titulaires, nous devons emporter tous les sièges cadres titulaires. Votez pour la seule liste dédiée aux cadres et aux managers, votez pour ceux qui comprennent, parce qu’ils le vivent, votre quotidien. Osons dire que le vote pour la CFE-CGC c’est le vote éveillé !

* Citons une fois de plus le DRH de notre confrère Manpower, en 2015, il y a donc 10 ans, ce qui prouve que la mutation en cours vient de loin : Le DRH de l’un des majors de la profession annonce la fin des réseaux d’agences et des “relations physiques

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