Si au cours des vos prochaines vacances en Bulgarie vous venez à croiser d’avenantes personnes comme celles présentes sur la photo ci-contre, n’hésitez pas à tenter la question suivante : Съжалявам, госпожо, но вие работите в Adecco? Да не би случайно да знаете къде е заплатата ми ? (traduction : Pardon madame, vous travaillez pour Adecco ? Vous ne sauriez pas où se trouve mon salaire ?).

Ce qui est lassant avec les externalisations c’est cette nécessité de sans cesse remettre en cause nos connaissances linguistiques. Souvenez-vous, lorsqu’en 2017 nous préconisions l’apprentissage du Roumain pour se donner quelque chance de bénéficier de dépannages informatiques avec les services délocalisés dans ce pays d’Europe de l’Est. A ce sujet, relire notre article “Bună ziua computerul meu nu funcţionează”. Aujourd’hui faut-il se mettre au Bulgare – pays dans lequel le salaire minimum vient de faire un bond inespéré en passant royalement à 551 € par mois – pour les réclamations portant sur les salaires ?

On peut légitimement se le demander si l’on considère le nombre d’incidents de paiement et notamment les retards maintenant presque systématiques dans le versement des paies. Indépendamment du niveau des salaires qui pose véritablement problème, Adecco était jusqu’à il y a peu reconnu pour sa régularité dans leur versement.

Le 13 mars dernier, dans notre article “Attention : un grand braquage peut en cacher un autre !“, nous écrivions : “Après les incidents sur la paiement de la PV de décembre dernier, c’est maintenant un versement partiel qui est annoncé pour le variable de janvier et fait même l’objet de calls. L’entreprise ne versera en effet que 60% du montant du variable mensuel potentiel “au titre des indicateurs financiers (hors PDM)”. Officiellement, il s’agirait du “retraitement budgétaire à la demande du groupe, retraitement de la MOP pour une juste comparaison aux performances 2025”. Bon, soit…

Une motion essentielle escamotée par les élus au CSE Paris-Ile-de-France

Lors du CSE Ile-de-France du 14 janvier dernier, les élus avaient approuvé à l’unanimité une motion particulièrement claire, synthétique et bien rédigée dénonçant un versement de plus en plus aléatoire des rémunérations. Tous les élus, tous syndicats confondus, avaient approuvé ce texte, première étape d’une réaction concertée, susceptible de contribuer à une amélioration en la matière. Belle mais logique et nécessaire unanimité dès lors qu’il s’agit d’un sujet comme la rémunération.

Voici, pour en donner la teneur, un extrait significatif de cette motion : “(…)Les salariés constatent de plus en plus de glissement dans la date de versement du salaire, lesquels subissent des difficultés, charges, frais, agios, etc. Cette situation est d’autant plus problématique qu’elle ne s’accompagne jamais d’une annonce aux salariés, lesquels ne peuvent donc anticiper les difficultés à venir.(…) Si tous les salariés revenaient de congé avec 1, 2 ou 3 jours de retard, Adecco France accepterait-elle cette situation ?(…)”. Sobre, clair, rien à redire, c’est une alerte posée en bonne et due forme.

Mais que s’est-il passé depuis pour que les mêmes élus refusent de valider le PV (incluant intégralement cette motion) lors du dernier CSE ? Jugez vous-mêmes : 28 élus ont voté contre la validation de ce PV essentiel et seuls les 2 élus CFE-CGC se sont exprimés favorablement pour sa validation et diffusion, incluant donc la motion.  Quelle mystérieuse et impérieuse consigne a bien pu être relayée dans les rangs des élus pour emporter pareille unanimité, parfaitement contradictoire avec leur approbation de la motion le 14 janvier ? Nous n’avons, pour notre part, pas été conviés à une quelconque tractation en coulisse. Pourquoi vouloir ainsi bloquer la diffusion et l’exploitation possible des informations capitales contenues dans cette motion ? Y-a-t’il eu des contreparties ? Si oui, lesquelles ? Il y va pourtant de l’intérêt des salariés soumis à des retards de versement des salaires, retenues et paiements différés d’une partie du variable, récupérations des trop-perçus sur la PV et notamment les OSI… Incompréhensible !

Nous l’avions promis, nous ne lâcherons rien et ne cesserons de dénoncer les manœuvres effectuées à l’encontre des intérêts des salariés. Nous reviendrons aussi souvent que nécessaire sur ce sujet sensible des rémunérations.

17 Commentaires

  1. le versement tardif des salaires fixes et variable, c’est pour gagner en trésorerie, non ? La situation est-elle désespérée à ce point ?

  2. C’est vraiment inquietant.
    C’est pas normal de changer les règles du jeux comme ça. Un coup on te dit qu’on te verse ta part variable et quelques semaines après c’est finnalement 60%.
    Pour la direction c’est juste un jeux d’ecriture, surement pour gagner de la tresorerie, mais pour nous c’est juste notre salaire.

  3. Etrange en effet !
    J’espère que nos collègues Bourguignons pourront poser des questions sur les retards de salaires et nos difficultées financières à Christophe CATOIR, et Gerald JASMIN qui seront de passage à Dijon demain.

  4. je reviens sur le versement de 60% de la PV. Avez vous des infos officielles? car en agence rien ne filtre … nous sommes le 25 mars, et la direction n’a rien communiqué ?

  5. L’entreprise n’a toujours pas renseigner les chiffres dans Beqom pour les mois de novembre et décembre 2024 mais ponctionnerait sur mars des trop perçu liés à des PDM en baisse pour lesquels nous n’avons aucune donnée.
    Résultat des trop perçus et on ne pourra même plus prétendre aux 60% de variable qui restent.
    Cherche t’on à nous faire partir le plus vite possible sans indemnité ?
    Bien sûr nous sommes prévenus par un simple mail. Bonjour la communication, c’est honteux !

  6. Faite 60% de vos visites et saissez les à j+3 la semaine suivante.
    Vous allez voir que ça va réagir dans leu tour d’ivoire.

  7. 28 élus sur 30 ok pour bloquer une motion qui touche les salaires des salariés ! bravo ! heureusement qu’il y a la CFE

  8. les OS à part la CFE n’en n’ont rien à faire des permanents, ils voient juste leurs intérêts perso et s’alignent à la direction pour ne pas les froisser des fois qu’ils y gagneraient quelque chose et ils se font rouler dans la farine les abrutis ! c’est honteux !!

    • À mon avis, ils y gagnent forcément quelque chose. Les leaders de ces organisations syndicale ont sûrement eu une petite augmentation.
      Quand on pense que l’un d’entre eux n’a même pas réussi à se faire élire et qu’il impose à ses collègues un vote contre l’ensemble des salariés. C’est hallucinant. Bref, magouille et compagnie pour ses organisations syndicales à peine élu, ils trahissent déjà leurs électeurs.

  9. Y’a du rageux dans les parages, ça devient du X, on exulte, on crache son venin sous couvert d’anonymat, on avance.. on s’élève.. c’est bien.
    Qui sont réellement les abrutis, hein? Je viens chercher de l’information ici, c’est parfois utile mais sincèrement les commentaires sont d’un lourd!! Je passe mon chemin, salut! 🫡

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