hand of arbiter showing red card

Cette fois pas d’hésitation : c’est carton rouge direct ! On peut se tromper une ou deux fois, trois fois même, manquer parfois de la compétence attendue, pécher par négligence, être un tant soit peu tête en l’air mais là, les amis, ça dépasse toutes les bornes. C’est le retour en force des trop-perçus et surtout d’une gestion calamiteuse de ce fléau.

Cela fait des décennies que l’entreprise ne parvient pas à éradiquer cette plaie des trop-perçus et si le systèmes de rémunération se suivent et se ressemblent plus ou moins, les trop-perçus demeurent. Pyramide 3 portait en son principe la promesse d’en finir avec ces sommes indûment versées et de leur délicate récupération mais nous voici encore et toujours revenus au même débat.

Sur ce sujet encore, nous avions alerté la direction dès janvier 2024, notamment par une mention lue en CSE Central. Le chaos actuel était tout sauf imprévisible.

Jamais nous n’avons reçu autant de remontées et la place nous manquerait pour retranscrire l’ensemble des verbatims, d’acerbes à violents, à juste titre malheureusement, que  nous avons collectés. Tentons de résumer la situation.

Beqom aux abonnés absents

Dans notre article du 11 mars dernier “A quoi sert réellement Beqom aujourd’hui ?“, nous évoquions l’absence totale de mise à jour de cet outil depuis octobre dernier et par conséquent l’impossibilité pour chacun de disposer d’un information fiable et de se projeter un tant soit peu. Cette carence est-elle volontaire ? La mise à jour le 28 mars, il y a 3 jours seulement, sans doute en mode panique, ne change rien à la question. Une mise à jour aussi tardive et postérieure à l’annonce de reprise des trop-perçus ne fait finalement qu’ajouter une maladresse supplémentaire à une situation déjà injustifiable.

Une communication (ou plutôt son absence) désastreuse

Des collègues évoquent une retenue de l’intégralité de leur part variable individuelle du 4ème trimestre 2024, OSI y compris, sans aucune information préalable, ni même savoir s’ils doivent redouter d’autres ponctions à venir. Absence d’information, opacité, incompréhension, sont les termes et expressions qui reviennent le plus souvent dans les échanges avec nos collègues. Pas le moindre échéancier, légal pourtant, proposé ; pas même le rappel de l’interdiction faite à l’employeur de retenir mensuellement plus de 10% du salaire net (Cass. soc., 3-11-11 n°10-16.660 ; art.L3251-3 du Code du travail). Et bien entendu, pas la moindre justification du montant prélevé.

Le minimum minimorum consisterait au moins à communiquer individuellement à chaque salarié concerné par un trop-perçu la justification précise de son montant, les calculs y aboutissant et à s’assurer de sa parfaite compréhension de la situation, quitte pour lui à l’accepter ou à la contester. L’entreprise doit exposer clairement les éléments de calcul et son cheminement complet aboutissant à la somme prétendument trop-perçue. Nous serions-là dans la transparence minimale et, soit-dit en passant, dans le respect dû à chacun des salariés.

Ces loupés majeurs, à moins qu’il ne s’agisse d’une stratégie dont il urge de nous exposer le bien-fondé, viennent alourdir un climat de défiance engendré par certaines manœuvres pour le moins troublantes. Nous pensons bien sûr à l’irrégularité devenue chronique dans le versement des salaires, tribulation dont nous avions été si longtemps épargnés, mais aussi et surtout à ce versement partiel, à hauteur de 60% de la part variable de rémunération de janvier pour lequel aucune justification plausible n’a été à ce jour avancée (Cf. notre article “Attention : un grand braquage peut en cacher un autre !“).

Et puis que dire des aberrations relevées ici et là et parfaitement inédites dans l’entreprise. Sur la paie de mars, certains de nos collègues ont constaté une reprise de part variable supérieure encore au montant qui leur avait été annoncé deux ou trois jours avant le prélèvement. Une autre constate une absence de la PV qui lui était due et donc de toute reprise. Au fou !

Et maintenant ?

La communication interne n’a jamais été le point fort de l’entreprise, nous l’entendons volontiers et l’avons depuis bien longtemps intégré, mais aujourd’hui la situation devient explosive. Pouvons-nous encore nous permettre le luxe de démotiver, lasser, fâcher des centaines de nos collègues, à l’heure même où le marché continue de s’étioler et nos parts de marché de s’envoler ? Nous demeurons bien entendu et plus que jamais ouverts au dialogue mais le temps presse et la situation se dégrade. Il est minuit moins le quart Docteur DG !

Ce matin, dès 8 heures, un courriel circonstancié a été adressé à la direction, au nom de la CFE-CGC Adecco, reprenant l’ensemble des éléments dont nous disposons et exigeant des explications sur l’ensemble de ces points. Nous vous proposons la conclusion de ce courrier pour vous en démontrer la teneur : “D’une part les salariés ont été avertis que le variable de leur rémunération, au titre de décembre 2024, n’était pas versé sur la paie du mois de février 2025, mais de mars 2025, d’autre part que le variable de janvier serait versé partiellement. Adecco France semble ainsi plus pressé de récupérer un éventuel trop-perçu des salariés que de verser en temps et en heure la rémunération des salariés“.

Nous ne lâcherons pas l’affaire et vous tiendrons bien entendu informés de ses suites.

Merci à tous nos collègues qui, par leurs remontées, nous ont permis de prendre la juste mesure de ces dysfonctionnements. Pour rappel, ce site est collaboratif et vos remontées nous sont indispensables pour bénéficier en temps réel de toute l’information dont nous avons besoin pour informer l’ensemble des salariés. Encore merci.

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9 Commentaires

  1. Oui c’est violent en effet!
    Mais quelle surprise ce matin de voir Beqom rempli et mon bulletin de salaire avec cette fameuse reprise!
    Aucune communication préalable, aucune info sur le pourquoi du comment….
    Je suis dégoûtée d’avoir donné autant pour remplir mes objectifs pour rien…. Décourageant, démoralisant…. Et après on s’inquiète du turn-over…..

  2. C’est lamentable, cette histoire de trop perçus ! Et là encore, c’est aux DA d’annoncer les bonnes nouvelles à leurs collab ! Et, pas d’écrit ni d’explication, bien entendu !

  3. Ca s’arrêtera quand tout ce cirque ? On m’a bloqué un peu plus de 1200 euros sans même me prévenir ! C’est légal tout ça ?

  4. L’annonce du trop perçu était déjà difficile à digérer mais en plus sur la fiche de paye, ça ne correspond pas. Là c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase !

  5. et une bonne grève pendant les paies, ça ferait pas réagir un peu??? après toutes les organisations syndicales sont elles prêtes à celà??? j’ai un gros doute…

  6. Effectivement, être prévenu même pas une semaine avant de recevoir notre magnifique bulletin de paie quelle belle surprise. Être prélevé sans même être prévenu assez à l’avance ? Merci Adecco pour les bons plans !

  7. Je rejoins tout les commentaires ci-dessus.
    Nous n’avons jamais reçu ne serait-ce un mail pour nous présenter des excuses d’une part.
    Faites comme il le faut votre travail, puis vous pourrez venir réclamer votre argent. Soyez humains.

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