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Les recrutements de cadres en France ont reculé de 8 % en 2024, selon l’étude de l’APEC, publiée jeudi 3 avril 2025. Les jeunes cadres sont particulièrement concernés (-19 %). Cette dynamique devrait se poursuivre en 2025 en raison d’un contexte économique et géopolitique dégradé. On fait le point.

Après plusieurs années d’euphorie, le recrutement des cadres est en berne. D’après l’étude* « Bilan 2024 – Retournement de tendance pour l’emploi cadre », publiée jeudi 3 avril 2025, les recrutements sont passés de 330 000 en 2023 à 303 400 en 2024 (soit une baisse de 8 %). Ils retrouvent presque le même niveau de sortie de pandémie en 2021 (avec 269 100 recrutements). « Ce retournement de situation est principalement influencé par la baisse des investissements des entreprises, liée aux incertitudes économiques persistantes et par des tensions géopolitiques. La fête est finie ! », explique Gilles Gateau, DG de l’APEC.

Les jeunes cadres fortement impactés

Les cadres débutants (moins d’un an d’expérience professionnelle) sont le plus impactés par cette situation dégradée. Le nombre de recrutements est, en effet, passé sous la barre des 50 000, soit « un seuil symboliquement inquiétant pour les futurs diplômés », regrette le dirigeant de l’APEC. Les cadres plus expérimentés semblent davantage épargnés : -10 % chez les cadres de 6 à 10 ans d’expérience, et – 6 % chez les cadres de 10 ans et plus d’expérience. Un chiffre qui pourrait descendre à 41 000 en 2025.

Paradoxalement, les effectifs cadres au sein des entreprises ont continué de progresser (+1,8 %). Ils sont notamment dus aux promotions internes : 74 900 promotions ont été enregistrées, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2023. Dans le même temps, le nombre de demandeurs d’emploi cadres inscrits à France Travail a fortement progressé, passant de 317 710 en janvier 2024 à 379 890 en janvier 2025.

Dans le détail, le secteur informatique, soit le plus gros moteur du marché de l’emploi cadre, enregistre une chute spectaculaire de 18 %, dont une baisse de 5 % chez les cadres débutants. Idem dans le secteur du conseil et des activités juridiques et comptables (-10 %), ainsi que l’ingénierie R&D (- 6 %). Cette contraction s’observe également dans les services à forte valeur ajoutée (-10 %), l’industrie (-7 %), le commerce (-7 %), les autres services (-5 %), et la construction (-2 %). Malgré tout, les secteurs qui devraient continuer à recruter plus que les autres sont : les métiers informatiques, les commerciaux et la R&D. Ce phénomène touche l’ensemble des régions françaises, comme le stipule le graphique ci-dessous.

Source : Apec, étude « Bilan 2024 – Retournement de tendance pour l’emploi cadre », jeudi 3 avril 2025

Cette dynamique devrait se poursuivre en 2025, et ce, dans touts les secteurs et dans toutes les régions en France. Des recrutements de cadres susceptibles, en effet, de passer sous la barre des 300 000. La nouvelle baisse pourrait atteindre les – 4 % en 2025, soit 292 600 recrutements l’année prochaine. Le rapport de force entre employeurs et candidats pourrait ainsi s’inverser dans les prochains mois. L’étude révèle que les entreprises font moins de concessions : elles sont moins prêtes à revoir les rémunérations à la hausse de leur population cadres et moins enclines à recruter un cadre avec moins d’expérience qu’attendu. En dépit du contexte, la volonté des cadres de changer de travail reste stable (37 % l’envisagent).

Source : Courrier Cadres

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